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bd reportage
La BD reportage aussi appelée "reportage graphique" est un genre engagé et militant apparu dans les années 1940 en Amérique. Ce type de support est né dans l’urgence d’informer. Il est souvent utilisé pour témoigner de la guerre et des changements liés à celle-ci. Ces BD sont un témoignage du réel qui se situe à mi-chemin entre le journalisme, la fiction et le dessin.
C’est un genre qui permet d'aborder des questions d'actualité par l'image. Il est parfois à la frontière de la BD historique, car il se base sur une transcription du réel selon le prisme de l'auteur (journaliste, témoin, acteur...).
Il se différencie du reportage “classique” car il permet une convocation du visuel dans un rapport écrit. Il permet des adaptations de la réalité (par rapport à la vidéo ou la photo qui retranscrivent de manière “cru et directe”). On le retrouve au départ surtout dans la presse, mais il s'est aujourd'hui répandu et est même publié au sein de revues ou de journaux (La revue dessinnée, XXI , Charlie Hebdo…)
Des auteurs de bande dessinée tels que Joe Sacco, Riad Sattouf, Étienne Davodeau ou enore Catherine Meurisse sont très connus pour leurs reportages graphiques.
Yannick Lecœur, dessinateur reporter.
Une amie lui avait demandé de faire une BD sur son installation en maraîchage dans le Lot. Il s’était tout de suite dit qu’il y avait un sujet intéressant derrière à faire sur la ferme d’Esmeralda de Nicolas et Lucile, les propriétaires, qu’il connaissait déjà.
Yannick Lecœur a retranscrit la réalité de la vie de la famille à la ferme. Au début, il racontait la vie au jour le jour à la ferme comme dans l’introduction d’un documentaire. Très rapidement, il y a eu un historique qui est revenu notamment lorsqu’ils ont acheté la ferme et l'artiste s’est ainsi posé un certains nombre de questions : si ils allaient à la ferme en woofing ou en séjour, pourquoi tel race de chèvre, pourquoi deux traites par jours, combien une chèvre donne de lait, comment aller en pâturage... Et c’est ce qu’il raconte dans cette BD, qu’il a d’ailleurs souvent dessiné à partir de photographies prises sur le moment.
Ce qui est particulier dans cette BD est que Lucile avait des aptitudes autour de la médiumnité, ce qu’à voulu mettre en avant Yannick Lecœur. C’est à travers sa propre expérimentation qu'il en témoigne dans sa BD. Il raconte au fur et à mesure que son apprentissage et sa mise en pratique de la médiumnité prend beaucoup de place et en profite pour parler de sa vie à lui, qui prend tout autant de place dans la BD. Yannick Lecœur est devenu, de personnage un peu discret comme Tintin, plus actif dans la bande-dessinée.
À la fin de l'ouvrage, on découvre une ouverture sur ce qui s’est passé après, sur ce qu’est devenu la ferme plus tard, c’est-à-dire sur le fait de voir un peu plus grand, où les propriétaires construisent notamment une boulangerie, alors qu’au début c’était juste un four posé sur le parking.
Yannick Lecœur pensait réaliser cette BD en seulement quelques semaines. En effet, au début, il y allait l'été, et un copain lui a dit “tu ne peux pas faire une bande dessinée si tu ne parles pas de l’automne quand il pleut, de l’hiver quand il fait froid, des mis bas, des animaux, etc…”. Yannick s’est donc rendu à la ferme à différentes périodes de l’année, pour vivre un peu plus la vie de la ferme et pour retranscrire la réalité.
Finalement ce projet lui aura pris 4 ans.